mardi 5 avril 2011

Ca s'accélère!

Hello la compagnie!

Cela fait plusieurs jours que je n’ai pas écrit, j’ai plein de choses à vous raconter !

Commençons par le commencement.

   Vendredi, Utpal m’a emmenée à une célébration dans un temple bouddhiste nettement plus grand que celui du premier jour. C’est à l’extérieur de Dhaka et nous traversons des champs de riz et de briqueteries (il y en a un nombre incroyable !) pour y aller. 

   Apparemment, c’était le jour de la donation (argent, nourriture etc.) de la part de la communauté Thaïlandaise de Dhaka. Donc nous nous sommes tous assis en tailleur devant un beau bouddha trèèèès kitch, il avait une auréole de LED clignotantes de toutes les couleurs, un peu comme le panneau des pharmacies Françaises. Bien entendu, ils m’ont demandé de m’assoir au premier rang, c’est tellement plus facile de suivre ce qu’il se passe. Ils sont vraiment très accueillants. Puis le « chef » des moines (je n’ai pas compris comment ils l’appellent) a commencé à réciter des phrases avec une voie grave et monocorde et toute la communauté a suivit. Ca n’a pas duré très longtemps quand on regarde de manière objective – environ 40 min – mais sans rien faire c’est assez long… Heureusement il y avait une très grosse fourmi sur le tapis juste devant moi et elle se baladait pour manger des trucs, alors ça me faisait quelque chose à regarder. Parce que l’auréole de bouddha donnait un peu le mal de mer. Puis on a mangé tous ensemble (mais les moines d’abord). Lorsque les Thaïlandais sont partis, Utpal avait une réunion avec les autres bouddhistes pour préparer la venue du premier ministre du Sri Lanka a fait beaucoup de dons au monastère. J’ai médité (= somnolé) sous un arbre en sirotant du thé en attendant.

Je vous présente : Utpal!
   Nous ne sommes pas rentrés très tard au final mais comme j’avais pleins de choses à faire à la guest house et au marché, je ne suis pas allée plus loin.

   Le soir, j’étais toute seule à la guest house et j’ai eu le plus gros combat de ma vie avec un insecte : un delapoca, 9cm de long sans les antennes (le double avec), 1cm de large. Un monstre. Je vous passe les détails du combat, comment je me suis emmitouflée dans 2 sarwal kameez, mis mes chaussures etc. pour réussir à le tuer mais faites attention : même avec la moitié du corps arraché, les delapocas ont encore la tête et les antennes qui bougent très vite ! C’est absolument flippant. J’ai vraiment eu l’impression d’être comme dans un jeu vidéo, quand on arrive à la fin du niveau, qu’on est bien entrainé (dans mon cas avec les tiques volantes et les vers à pattes) et qu’il faut affronter le monstre. Je suis fin prête pour passer au niveau supérieur : qu’y z-y viennent ! (Note optimiste : Utpal m’a expliqué qu’il existe des delapocas qui volent. Je pense que j’aurais préféré ne pas savoir).
...Et Farouk! (le Chae wallah du bureau)


   Le lendemain, j’ai rejoins Yves chez lui (il m’avait envoyé son chauffeur) et nous sommes partis ensemble pour le chantier naval Tara Tari. Là-bas il y a entre autre 3 Français très sympa : Thibaut, Corentin (qui sont tous les deux des « habitués », ils sont là depuis environ un an) et Ary (qui est en stage pour 6 mois lui aussi). Thibaut m’a montré le processus de fabrication des modèles réduits de bateaux traditionnels du Bangladesh par la dernière génération de charpentiers qui sait les faire. Les modèles réduits servent à fixer les techniques pour ne pas perdre le savoir ancestral. Ils fabriquent aussi des bateaux de pêche en fibre de verre insubmersibles (c’est très intéressant le mode de fabrication), des bateaux traditionnels taille réelle, et en ce moment ils réparent et réaménagent un des deux bateaux hôpitaux de Friendship. Puis Ary et Corentin m’ont emmené visiter une usine de transformation du jute. C’était génial ! Le processus est très similaire à celui utilisé pour la laine avec cardage, filage etc. J’avais pris mon appareil photo, mais je n’osais pas trop m’en servir, au final à plusieurs moments, ce sont eux qui m’ont demandé à ce que je les prenne ! C’était amusant… Quelques photos de l’usine : (je les mets ce soir)
Le tri des fibre. Plus elles claires et dorées, plus la qualité est bonne

   Nous avons aussi commencé à discuter de la faisabilité d’un bateau-moulin à eau dont j’ai eu l’idée et qui permettrait d’utiliser le courant de la rivière pour créer de l’électricité. Je vous donnerai plus de détails dès que j’aurai précisé ce dont nous avons besoin et ce que nous pouvons faire.

   Le chantier naval est un très bel endroit, tellement paisible comparé à ma chambre de la guest house… Les 3 compères sont en train de se fabriquer des bateaux pour faire des mini-régates sur le fleuve. Ils utilisent chacun une technique différente ce qui donne lieu à des débats animé sur les choix qu’ils font (baume ? Pas baume ? Dérive ? Pas dérive ?), c’est assez marrant de les entendre ! Enfin, pas de soucis à se faire pour eux, il me semble qu’ils sont plutôt heureux. C’était une très bonne journée, ça fait vraiment du bien de sortir de Dhaka se mettre au vert, de discuter en Français avec des gens sympas (autour d’un apéro pastis / saucisson : le grand luxe !), de visiter une usine (vraiment j’aime ça), de découvrir comment naissent les bateaux etc… Top !

   Je suis rentrée sur Dhaka avec Yves, il m’apprend plein de choses sur la mentalité des gens, leur manière de vivre, le gouvernement etc. C’est très chouette !


   Dimanche a marqué ma rencontre avec Ayeleen, ma tutrice de stage. Encore un très bon moment, elle a une pèche d’enfer, pense à tout… On a fait un point sur tout ce dont j’avais besoin, elle m’a indiqué pleins de trucs cools à faire, une école de bangla où je vais pouvoir rencontrer d’autres gens, elle va (à priori) faire en sorte que Sultana et Fatima lavent mon linge et pleins d’autres trucs très sympa.
Puis nous sommes entrés dans le vif du sujet, je lui ai présenté le document que j’avais préparé. Elle était tout à fait intéressée et est d’accord sur le fait qu’il y a certaines pistes à creuser. Il y a deux choses principales qu’elle m’a expliquées : le principal problème de Friendship est de garder les gens qui y travaillent. En effet, travailler pour une ONG n’a ici pas du tout le caractère valorisant / « prestige » que nous autre occidentaux attribuons à ce genre de job, les gens qui « réussissent » vont dans les banques ou font du business. Ce qui n’est pas facile à gérer pour un organisme comme Friendship. L’autre difficulté est le fait que les volontaires qui viennent aider ne restent que rarement plus de quelques mois. Donc ils ont en général de super idées, ils sont très bon à monter des projets, mais ils ne trouvent pas les fonds et ne suivent pas la réalisation du projet donc tout tombe aux oubliettes. Nous avons donc toutes les deux envisagé que je reste plus longtemps que les 6 mois du stage… J’ai bien dit envisagé ! Rien n’est décidé et rien ne sera décidé avant un bon moment mais ça fait partie des possibilités (on le savait déjà…).


   Autre fait important pour moi, mon départ pour les chars est prévu en début de semaine prochaine, c'est-à-dire dimanche ou lundi et je vais rester dans les chars pendant au moins 2 semaines. Je suis ra-vie ! Là-bas je vais retrouver un responsable du projet solaire, et je suis sensée en faire un « mini-moi » selon les termes d’Ayeleen, c’est-à-dire qu’il doit savoir et comprendre tout ce que je fais pour qu’au moment de mon départ, il puisse continuer dans la lancée. Je serai donc en contact permanent avec Kabir (il me semble que ce sera lui mais ça peut changer d’après ce que j’ai compris).


   Enfin, hier (lundi donc) j’ai eu mon premier cours de Bengali (ou Bangla comme on dit ici) ! Tous les jours à partir de maintenant je vais donc aller à la HEED school entre 10h et 12h pour deux heures de Bangla intensives. Nous sommes 3 dans la classe, il y a avec moi Nathan (Australien) et Yuko (Japonaise) qui bossent aussi pour des ONG (globalement, tout le monde travaille pour une ONG là-bas). Notre prof s’appelle Pulok et il est très pédagogue, donc ça va donner. Mon seul problème est que je vais rater 2 semaines de cours, et vu la vitesse à laquelle ça va, je ne sais pas trop comment je vais faire pour rattraper. Enfin, je trouverai bien un moyen. Cette école est en réalité une ONG qui s’est dit « pour que les gens qui viennent nous aider puissent le faire correctement, il faut qu’ils puissent parler notre langue, donc on va leur proposer des cours pas chers ». Et c’est très réussit comme résultat. L’autre gros avantage à aller là-bas est de rencontrer d’autres gens. Il n’y a presque que des étrangers ou quelques Bangladeshis qui apprennent à parler anglais et l’ambiance est joviale comme tout. 


   Je me suis aussi racheté 3 sarwal kameez pour préparer mon départ dans les chars, mais cette fois-ci je les ais pris pas cher donc : il faut d’abord trouver le tissu dans les marchés à tissu, puis on va chez un gars qui copie un sarwal kameez que j’ai déjà (en l’occurrence le blanc car c’est celui qui était le mieux coupé). J’en aurai donc un bleu et jaune, un bleu et violet et un rouge d’ici la fin de la semaine. C’est tout à fait plaisant de pouvoir s’habiller de toute les couleurs, à chaque fois que je sors je m’émerveille devant les tenues si colorées et chatoyantes des femmes…

   Et là, je viens tout juste de rencontrer Runa (la femme de Yves), la grande chef de Friendship. Elle a l’air très gentille, de bien connaitre les gens, et est très belle. Je ne sais pas si je vais travailler directement avec elle, probablement pas.

   Comment va la France ?!
   Bise à chacun, à bientôt pour la suite…

1 commentaire:

  1. Hahahahahahaha le bouddha-LED! GENIAL! Merci pour ce fou rire impromptu :)
    Des bisous!

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