mercredi 30 mars 2011

Anecdotes et culture générale


Bonjour les amis,

Plusieurs chars
   Parce que plusieurs d’entre vous me l’on demandé, petite précision sur les mystérieux(ses) chars (ce mot n’est ni masculin ni féminin, donc j’essaie de l’utiliser au maximum au pluriel) : ce sont des îles dans le lit du Brahmapoutre et du Gange, plutôt dans la partie Nord du pays. Elles ont une forme ovale allongée, dans le sens du courant et sont entourées de l’eau du fleuve. Comme le sol est composé de sable sur plus de 300m de profondeur, c’est pas très solide et les îles n’existent pas longtemps, entre 3 et 5 ans, avant d’être emportées au moment de la mousson. Donc en moyenne, si vous comptez bien, les habitants changent d’île tous les 4 ans. Dans ces conditions, mieux vaut ne pas investir dans l’immobilier. De plus, comme l’hiver il ne pleut presque pas, la diminution du débit du fleuve découvre de très larges bandes – pouvant atteindre jusque 2 ou 3 kilomètres quand même – de terre aride, alors que pendant la mousson il n’y a plus assez de place. Comment les habitants s’y prennent-ils pour « déménager » ? C’est un mystère que j’éluciderai en temps et en heure (j’éspère).
   Etant donné le contexte, le gouvernement ne peut pas avec les moyens techniques d’aujourd’hui étendre le réseau électrique jusqu’aux chars. Ces endroits-là sont donc la cible prioritaire de Friendship pour être électrifiés par des systèmes autonomes. Voilà, vous savez tout :)


Le champ de bataille
   Dans ce qui change beaucoup entre la France et ici, il y a l’épreuve de la douche ; oui, c’est devenu une épreuve. Tout est question d’anticipation : Il faut d’abord allumer la lumière 5 bonnes minutes avant d’aller dans la salle de bain pour abrutir les tiques volantes ; elles se posent alors et ne bougent plus. Puis, je vais dans la salle de bain armée de mouchoirs pour une inspection intensive des moindres recoins ; attention de à ne pas oublier le rideau de douche ! Il peut se révéler être dangereux si les bestioles qui se cachent dedans ne sont pas détectées à temps (c'est-à-dire avant que je ne sois en tenue d’Eve = très très vulnérable). J’utilise donc les mouchoirs pour écraser bravement toutes les bestioles avec lesquelles je n’ai pas de pacte de non-agression. J’ai nommé : les toutes petites bêtes pas trop moches qui ne volent pas et marchent doucement. Autant vous dire que les tiques volantes sont mes ennemies n°1. J’ai aussi un nouvel ennemi, ce sont les vers à pattes. Ils mesurent au moins un centimètre de long (trop grands), sont visqueux (pas beaux) et avancent assez vite (trop rapides). Mais ils sont faciles à écrabouiller. Donc je tolère les araignées – en grande partie parce que j’ai essayé d’en tuer une en lui faisant couler la douche dessus et c’est incroyable comme elle a résisté ! J’aurais jamais cru. Je me suis dit qu’une petite bête qui ne m’avait rien fait et qui s’accrochait autant à la vie avait bien droit à sa chance, et toutes les autres araignées profitent du courage de celle là – les toutes petites fourmis parce qu’elles mangent les corps des tiques volantes que je tue et qu’elles sont vraiment riquiqui (elles ont juste pas le droit d’aller dans ma brosse à dent) et les autres toutes petites bêtes non identifiées mais qui pour le coup vont tellement doucement qu’il m’arrive de me demander si ce n’est pas juste des gros grains de poussières (mais la majeur partie des cas je suis sûre que ce sont des bêtes, je vois les antennes). L’inspection terminée, je remplis un grand baquet d’eau que je mets de côté, au cas où l’eau s’arrêterait pendant ma douche. Ensuite je prends cette fameuse douche, comme une douche normale, sauf que je surveille bien le trou d’évacuation de l’eau, « au cas où ». Quand je suis propre et rincée, je secoue très fort ma serviette de toilette, pour faire tomber les bêtes qui auraient pu s’y attarder (c’est déjà arrivé), je me sèche et je me rhabille à toute vitesse avant de filer dare-dare sous ma moustiquaire, en sécurité. J’ai essayé de cohabiter, mais c’était compromis par la très grande (trop grande) prolifération des tiques volantes. C’était elles ou moi… En plus je mettais de l’eau partout à force de m’agiter pour essayer de les noyer en vol. Enfin. C’est-y pas une vraie aventure ça ?! Je peux vous dire que je suis sacrément contente d’être propre !
Vous l'attendiez tous : mon lit de princesse


Mon bureau (du moins la pièce où je suis avec 3 autres)
   Pour finir, aujourd'hui est un jour spécial pour les Bangladeshis, c'est la demi-finale de la coupe du monde de cricket opposant l'Inde au Pakistan. Coupe du monde dont le Bangladesh est coorganisateur avec l'Inde et le Sri-Lanka. Mais du coup, il n'y avait pas grand-monde au boulot cet après-midi. Et ceux qui étaient là allaient très souvent faire un tour dans ce qui était devenu pour l'occasion la "salle télé". Il faut quand même dire que nous avons tous reçu un mail hier contenant un lien pour voir en direct en streaming ce match, ça donne le ton... J'ai donc fait un petit sondage, l'immense majorité des gens, pratiquement tous les musulmans du moins, sont pour le Pakistan. L'autre demi-finale oppose le Sri-Lanka à la Nouvelle Zélande, là c'est unanime, tout le monde est pour le Sri-Lanka. En finale, les avis sont plus partagés entre le Pakistan et le Sri-Lanka.

   J'en profite pour vous mettre une photo de mon bureau (mon bureau est sur la gauche de la poto, entouré de barrières, on ne le vois presque pas en fait). Et une photo du trajet pour aller du travail à la maison :
Mon trajet est de là où je prends la photo (= maison) jusqu'au 3ème immeuble sur la droite. Il a un peu plu cet après midi...
   Après le travail, j'ai retrouvé Sultana et Fatima, les deux cuisinières avec qui je papote et nous avons joué de la guitare. C'était trop génial de les entendre rigoler comme ça... Puis, premier jour de marché toute seule, pour acheter deux ananas (j'en ai une sacré consommation) et une mangue verte. Habib m'a dit que je ne me suis pas faite arnaquée. Tant mieux! Le moins facile au marché c'est de ne pas marcher dans les gros tas de gadoue qui sont là à cause de la pluie de cet aprèm tout en évitant de se faire éclabousser de l'eau dessus par les rickshaws. C'est un art! (dans lequel je peux visiblement faire des progrès, vu l'état de mon sarwal kameez...)


   Et puis bonne nouvelle du soir, bonsoir : j'ai trouvé une prof de bengali! C'est une enseignante de l'école Française qui me l'a indiquée, et elle m'a du même coup invitée à une expo photo le 8 avril qui a l'air assez chouette. Je suis ravie!


   Voilà pour mes aventures de la journée, à très bientôt pour la suite...

mardi 29 mars 2011

Adaptation

Salam Aleïkoum ! (Bonjour des musulmans : il y en a plein au Bangladesh)

Tout d'abord : jusqu'à aujourd'hui je n'avais internet qu'au boulot, mais maintenant j'ai une clé 3G, donc je devrais être plus libre de vous répondre quand je veux.

Hier, j'ai donc passé mon premier jour en sarwal kameez, c'est assez agréable comme habit, pas besoin de rentrer son bidon après le déjeuner : rentré ou pas rentré j'ai l'air d'un gros tas de tissus. C'est assez frustrant d'ailleurs, parce que je trouve que les femme en sari ou sarwal kameez on l'air élégante et je me sens tout à fait patate! Quand j'arrêterai de me prendre les pieds dans mon foulard, ça ira peut-être mieux. Voilà le résultat (en arrière-plan, mon lit de princesse) :





















   Il y a eu quelques améliorations ces derniers temps. Première chose, depuis hier je mange avec mes collègues, c'est tellement plus sympa! On mange assez tard, car j'ai appris aujourd'hui que les bangladeshis ne mangent que deux fois par jour, le petit dej' et le déjeuner. Le soir ils boivent du thé et quelques uns mangent des gâteaux. Comme je ne mange plus toute seule, je me suis mise à la mode d'ici, c'est-à-dire que je mange avec la main. Et il faut faire attention, uniquement la main droite! Et oui, la gauche est utilisée pour s'essuyer aux toilettes alors c'est pas très ragoutant. Évidemment, j'ai coupé mon pain avec les deux mains, je me suis essuyée la bouche avec la main gauche etc. J'ai juste droit à un regard interrogatif dans ces cas-là mais ils sont assez tolérants. Pour l'instant je suis timide et je n'utilise que le bout de mes doigts, mais il faut les voir utiliser toute la main pour écraser les boulettes de riz et faire leur tambouille avec le carry! Ca me plait assez comme manière de manger... C'est de la "bouffe active" comme j'aime. Pendant le repas,en plus de me concentrer sur ma main droite, je discute avec mes voisins de table (il y a 3 tables, tout le monde ne vient pas manger en même temps), c'est très intéressant. Ils me demandent tous ce que je pense de leur pays, ce que je fais chez eux, combien de temps je reste - j'ai constaté que de ne pas être là en visiteuse mais en travailleuse et rester pour 6 mois les surprend et me donne un statut particulier - si je suis mariée etc. C'est un vrai moment d'échange sympa! Ils sont toujours autant disponible, j'ai donc commencé une vraie collecte de cartes de visites. L'avantage des cartes, c'est que ça me permet de comprendre le nom de la personne, mais le piège c'est que des fois on me dit un nom qui ressemble à "Toufik" et sur la carte il y a écrit "Mohd. Shazidul Islam" alors pour ne pas être complètement perdue, je met des commentaires en douce sur les cartes , comme ça je sais à qui elles correspondent.

   Autre avancée : je progresse en bengali. Tout du moins j'essaie. Hier j'ai discuté pendant facile 1h30 avec les deux cuisinières qui préparent le déjeuner, elles ne parlent pas un mot d'anglais et j'ai uniquement le guide de conversation que Lili m'a offert. Il est top mais le dictionnaire de la fin manque un peu de vocabulaire, alors je vais essayer de trouver un dico anglais-bengali. En tout cas on a eu de ces fous-rire! Certaines conversations m'ont quand même laissée perplexe : la plus petite des deux m'a dit que j'étais petite et qu'elle était grande, avec les gestes qui vont avec et tout et tout (elle doit faire la moité de ma taille). J'ai pas tout compris. En tout cas, même avec mes collègues qui parlent anglais, j'essaie de glisser les mots que je connais de bengali. C'est un super "brise-glace" parce que ça les amuse beaucoup! En plus, double avantage, ils se mettent à m'apprendre d'autres mots. Ça fonctionne pas mal comme système mais je vais quand même essayer de trouver des cours, histoire de structurer un peu tout ce que j'apprends.

   Pour l'instant, je ne sors toujours pas toute seule, ils ont trop peur que je me perde. Il faut dire que lorsqu'ils me demandent où est la maison, à moins d'être dans la rue ou celle juste à coté je me plante. C'est pas facile aussi sans montagnes! Je vais essayer d'acheter une carte pour noter les trajets importants etc. Ils ont aussi demandé à Habib, un grand monsieur tout fin avec un sourire vraiment heureux, de dormir dans la guest house pour qu'au cas où j'ai besoin de quoique ce soit, il puisse m'aider, même si c'est en pleine nuit. C'est dire s'ils font attention! Ce qui m'embête c'est qu'il y a deux chambres, la mienne et une autre, et pourtant, habib dors dans un espèce de cagibi un peu glauque. Je suis sûre que ça grouille de bestioles là-dedans, c'est juste à coté de la cuisine... Mais il a toujours l'air heureux!

   Surprise de ce soir : Utpal m'a remmenée au magasin de musique et j'ai pu acheter une guitare! Je l'ai payée en gros le même prix qu'en France mais elle est plutôt bien. Je ne pouvais pas me permettre de marchander ardemment en revenant plusieurs fois car c'est franchement loin et je ne pense pas que Utpal aurait compris que je n'en achète pas. Il fallait le voir porter ma guitare dans le rickshaw sur le chemin du retour! Fier comme un pape. Maintenant qu'il m'a entendu faire deux accords dans le magasin, il est absolument convaincu que je suis une guitariste née donc il veux que je vienne jouer chez lui vendredi midi pour montrer ça à sa femme et ses filles et il veux aussi, et là ça se complique, que je joue pour la prochaine grande réunion des bouddhistes de Dhaka le 14 avril prochain, devant 2000 personnes. Oui : 2000! Tu imagines "Jimmy" devant 2000 moines bouddhistes mon Babe?! Je lui ai expliqué que c'était absolument impossible et il me répond "ne t'inquiète pas, tu n'aura pas à parler, tu n'aura qu'à chanter" j'ai beau répondre que c'est bien ça le problème, il n'en démord pas! Affaire à suivre...


   Coquins que vous êtes, je suis sûre que vous êtes déjà en train de rigoler en vous moquant de moi rien qu'à m'imaginer en concert alors que je ne sais pas jouer devant des bonshommes rasés en tunique rouge.

   Sur ces bonnes paroles, je vous souhaite plein de bonne choses pour cette belle soirée et à bientôt!

lundi 28 mars 2011

Friendship Head Office


   Aujourd’hui premier jour de travail. 

   Après une nuit agitée car tous les moustiques du quartier se sont donnés rendez-vous dans ma chambre (l’anti-moustique est moyennement efficace je dois dire…), la journée a commencé par une première surprise car alors que j'étais en train de terminer de me doucher : plus d'eau! J'ai bien compris qu'il faut anticiper ce genre de choses. A partir d'aujourd'hui avant de me doucher je remplis un baquet d'eau "au cas où".

   Puis me voilà partie pour Friendship office, 20 m plus loin dans la même rue.

   En chemin, j’apprends par Ultap que Ayeleen, ma tutrice de stage est aux Etats-Unis car son grand-père viens de mourir. Donc elle ne revient que la semaine prochaine.

   Les bureaux sont très bien. Spacieux et très lumineux, c’est agréable comme tout. J’ai été présentée à plein de gens très sympas, mais je serais incapable de dire leur nom. Dans la journée, plusieurs sont venus discuter avec moi, pour me dire que si j’ai besoin de quoique ce soit, je leur demande et pour me dire leur poste (j’ai l’impression qu’ils sont tous chef de quelque chose, mais je ne sais pas si c’est vrai ou si c’est juste parce que je ne comprends pas tout ce qu’ils disent avec leur accent). Toujours est-il que je pense qu’il y en a plusieurs à qui j’ai dit « bonjour, enchantée de vous rencontrer » au moins deux fois. 

   Ils ont aussi réussit à mettre internet sur mon ordi, ce qui est très agréable. J’ai convenu avec Atwar, le responsable du département SED que cette semaine je dois terminer le doc sur les avantages et les inconvénients des différents moyens de produire de l’énergie pour les chars et je leur présente à lui et Ayeleen dès qu’elle revient. Je vais aussi assez vite planifier avec elle mes visites dans les chars.

   Mes collègues "immédiats" (ceux du département SED) m'ont donné plusieurs doc pour que je comprenne mieux où ils en sont. Je suis très impressionné par ce qu'ils ont fait... Mais il y a encore beaucoup à faire, notamment à destination des habitants les plus pauvres des chars. Plusieurs idées ont immergé et celui qui connait le mieux le programme est d'accord pour dire que je dois absolument aller passer un peu de temps sur place pour mieux comprendre leurs besoins. Vivement...!
   Pour le déjeuner, c’est effectivement dans la salle à manger de la guest house. Ultap est venu me chercher en tout premier donc j’ai mangé toute seule, que des plats épicés, ce qui n’est pas très marrant. J’espère qu’à partir de demain je vais pouvoir manger avec des gens. Je crois que les hommes et les femmes peuvent manger en même temps.

   Vers 3h30 de l’après-midi, nous avons eu une coupure de courant. C’est très brutal, tout d’un coup tout s’arrête. Comme une vraie coupure quoi. Sauf qu’à la différence de chez nous, personne ne s’arrête de faire ce qu’il est en train de faire et assez vite le groupe électrogène prends le relais. C’est quand même une sacrée organisation. Et je ne sais pas si c’est normal mais le groupe n’a marché qu’un temps donc assez vite plus personne ne faisait rien (sauf moi qui ai de la batterie car j’ai mon ordinateur portable).

   La journée est passée vite mais je n’ai pas l’impression d’avoir beaucoup avancé. Je ne sais pas si c’est parce que j’ai été souvent interrompue ou si c’est parce que je suis fatiguée.

   Puis avec Ultap nous sommes sortis, sur son scooter électrique, initialement pour qu’il me montre comment on va au marché qui est juste à coté de la guest house (car à partir d’aujourd’hui, je m’occupe de mes repas), mais finalement on s’est retrouvés dans un centre commercial assez loin où je crois qu’il a vendu son téléphone (mais je ne suis pas sûre). Dans ce centre à 5 étages, chaque étage correspond à quelque un type de produit. Donc quand nous sommes arrivés au 5ème étage, il n’y avait que des boutiques de téléphones. C’est moyennement pratique pour la concurrence mine de rien. Sur le scooter, premier faux pas – dont je suis consciente tout du moins – je me suis assise à califourchon alors que les femmes s’assoient en amazone. Apparemment ça ne choque pas les gens mais puisqu’il a compris que je ne veux pas me démarquer du reste de la population, il m’a dit ça gentiment. Je crois que ça l’amuse que j’essaie de faire pareil que les autres femmes.

   Puis il a voulu m’emmener au magasin de guitare (assez loin) mais il était malheureusement fermé quand nous sommes arrivés. J’ai hâte d’avoir une guitare !

   Enfin, nous sommes passés dans le magasin d’un de ses amis. J’ai compris que c’était un magasin car les gens lui donnent de l’argent mais je n’ai pas compris ce qu’il vend. Nous y avons bu une tasse de thé, ça les fait tous beaucoup rigoler quand je dis « Amar tchae tchini dout sara » ce qui veux dire en bangali « mon thé sans sucre ni lait ».

   Pour finir, nous sommes allés au restaurant où je vais à partir de maintenant aller chercher tous mes repas et le tenancier est très sympa et rigolo. Il m’a dit qu’il est le professeur de bangali de tous les étrangers du quartier. Je le crois volontiers. Sa nourriture est bonne, et c’est tout à fait abordable en prix (diner pour 1,6€) mais je crois que c’est du haut de gamme dans le coin. Il fait aussi des pizzas, il faudra que j’essaie un de ces quatre.

   Puis nous sommes enfin rentrés à la maison, où Ultap m’a aidé à installer une belle moustiquaire au-dessus de mon lit. Je me sens princesse arabe, c’est trop chouette !

    Ce qui est vachement moins chouette, c’est que je dois faire ma lessive à la main,. Non seulement c’est galère mais en plus je lave manifestement moins bien qu’une machine. Je crois que je vais essayer de fonctionner comme ça et quand j’en aurai marre je demanderai comment je peux faire autrement.

   Et demain est mon premier jour en sarwal kameez étant donné que toutes mes tenues occidentales sont mouillées! (je mets bientôt des photos...)

Bonne journée à tous,
(message écrit hier soir mais je n'avais pas internet)

PS : jusqu'ici, toujours pas malade!

dimanche 27 mars 2011

L'arrivée, premier jour

Shubön Chakal ! (Bonjour – du matin – en bangali, mais écrit en phonétique à la Marie)

    Après 4h de vol Paris-Dubaï – en A380 s’il vous plait ! – , 2h d’attente à Dubaï et 5h de vol Dubaï-Dakha, me voici arrivée, et bien contente de l’être !

    J’ai passé sans encombre l’épreuve du visa et après un peu d’attente j’ai pu récupérer mon sac, changer de l’argent, et retrouver Utpal qui m’attendait avec une pancarte Friendship : Welcome Ms Marie EMELIEN. Donc parfait. En attendant mes bagages je me suis fait la réflexion qu'il ne faisait pas si chaud que ça. Ce n'est qu'en sortant de l'aéroport, au moment ou la chape de chaleur humide m'est tombée dessus que j'ai réalisé qu'en fait l'aéroport est climatisé.

Ma chambre, spacieuse et avec salle de bain perso!
    Lui et son chauffeur m’ont emmenée à la Guest house, un appart dans le Dhaka des riches d'après ce que j'ai vu, on a bien papoté en chemin. Ils étaient très surpris que je n’ai pas de copain, je ne suis pas sûre que j’ai bien fait de ne pas mentir. Enfin. En tout cas ils sont très gentils et attentionnés. En chemin, j'ai été bluffée par les couleurs chatoyantes des rikshaws et des tenues des femmes. C'est vraiment très beau!

   Pour l’instant je suis toute seule dans l’appart, je crois que quelqu’un d’autre arrive à partir de demain. C’est plutôt spacieux mais pas très propre. J’ai vu les plus gros cafards de toute ma vie dans la cuisine et il y a plein de petites bêtes rondes et noires dans la salle de bain, elles ressemblent exactement à des tiques, mais en beaucoup plus gros. Alors c’est moyennement rassurant. Le problème c’est qu’elles volent et viennent se poser sur moi quand je me lave (ça ne vole pas les tiques n’est-ce pas ??). Je ne sais pas encore si je vais essayer de cohabiter ou si je vais tenter de les exterminer. On verra à l’usage.
La vue de ma chambre (et oui, c'est assez bruyant)
Un de nos rikshaw-wallah, plutôt téméraire...
     Après le petit dej’ à l’appart, Utpal m’a emmenée – en rikshaw !! – dans un magasin artisanal avec plein de trucs très chouette où je me suis achetée 3 sarwal kameez (ensemble avec un pantalon très ample, une tunique un peu longue et un foulard opaque et assez long aussi) : un blanc et bleu, un vert et un bleu flashy. J’ai aussi trouvé une espèce de baluchon qui me sert de sac à main et un porte-monnaie.

   Après ça nous sommes rentrés et j’ai pu me doucher et dormir un peu (je n’ai presque pas dormi dans l’avion). Puis ils m’ont fait livrer mon déjeuner : poulet frit (très bon) + riz (bon aussi) + légumes (je ne sais pas lesquels) cuits avec du piment. Au début le piquant était supportable jusqu’à ce que j’avale en une pleine bouchée tous les piments de l’assiette en croyant que c’était des haricots verts un peu fins. Là c’était « au feu les pompiers » comme dirait ma grand-mère ! Je n’ai plus rien avalé du repas. Falouk (je ne suis pas sûre que c’est ça son nom) – celui qui tient la guest house – et qui papotait avec moi pendant que je mangeais a bien évidement trouvé ça hilarant et me disait de continuer de manger parce que « les piments c’est plein de calcium ». Enfin c’est cher payé le calcium, et c’est quand même plus simple de boire du lait je trouve.

Une poule verte entre deux voitures
L'intérieur d'une poule verte
Puis Ultap est revenu et nous sommes partis en « poule verte » pour une vraie expédition ! Ce que j’appelle poule verte est en réalité une toute petite voiture entièrement verte motorisée à 3 roues et toute grillagée, comme une cage à poules. En fait on prend des poules vertes dès que c’est trop loin pour y aller en rikshaw. 

Petit gars devant une statue de combattants
Nous avons donc vu le parlement, les bureaux de la première ministre, un genre de « place de la libération » où il y avait du théâtre de rue, l’université de Dhaka, très verte mais un peu délabrée et le temple bouddhiste de Ultap avec des moines vachement sympas et joyeux. Nous avons terminé notre périple par une espèce d’apéro chez lui à base de cacahuètes, glace au chocolat, riz grillé, thé et jus de fruit chimique et sucré comme on les aime ! Je crois qu’il voulait surtout que sa famille me voit. Car quand je suis arrivée, il y a la voisine, le cousin etc. qui ont débarqués, tout fiers de me dire quelques mots en anglais. Mais c’était très sympa, ils ont commencé à m’apprendre quelques mots en bangali. Ultap prend son rôle de protecteur très au sérieux, il s’est mis en tête que je dois parler couramment bangali avant la fin du mois donc j’ai régulièrement des interros surprises. Toute cette première journée il a été adorable et s’est occupé de tout. Il m’a expliqué ce soir qu’en théorie il devait juste m’amener à la guest house mais que comme il me trouve sympathique, il a eu envie de me montrer sa ville, ce qui est plutôt cool.

    Juste avant de rentrer j’ai pu acheter un ananas, que j’ai mangé ce soir au dessert, c’est bon… ! Et au moins ça ne pique pas.

    Sur ce, c’est la fin de cette première journée riche en émotions, je suis exténuée. Demain, dimanche 27 mars est mon premier jour de travail au Bangladesh. Horaires de travail : 9h – 17h.

A bientôt pour la suite !
(message écrit hier soir de la guest house et envoyé ce matin des bureaux où j'ai internet)

mardi 15 mars 2011

Commencement

Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue sur ce blog!

    Pour ceux que ça intéresse, c'est donc ici que je vais essayer de poster régulièrement des nouvelles en direct live du Bangladesh sur la vie là-bas, l'avancement de ma mission et toutes les anecdotes exotiques qui découlent forcément d'un stage dans ces conditions.

    Tout a commencé le 17 novembre 2010 par un mail envoyé à Runa, responsable de l'ONG Friendship au Bangladesh pour lui proposer mes services dans le cadre d'un stage de fin d'études. Après plusieurs échanges avec Yves, son mari (Français), et Ayeleen, son assistante, ils ont accepté de me prendre dans leur équipe pour une durée de 6 mois.

    Ma mission là-bas consiste à aider Friendship à développer ses actions pour faciliter l'accès à l'énergie du plus grand nombre au sein du département "développement économique durable". Il y a donc un enjeux non seulement technique (accès à l'électricité) mais également économique.

    L'idée en théorie est que je fasse une analyse de la situation sur place pour proposer ensuite des solutions viables et adaptées ainsi qu'un planning de réalisation. Là aussi les tenants et aboutissants sont multiples. Pour arriver au résultat le plus probant, je travaillerai de concert avec entre autre le responsable du département SED (Sustainable Economic Developpement en anglais - pour que tu comprennes mon Babe, ça veut dire "développement économique durable"-), Atwar Bhaï . Donc ce projet commence par un peu de biblio pour connaitre les avantages et inconvénients des différentes options permettant de créer de l'électricité : solaire photovoltaïque bien évidemment mais également hydroélectricité, éolien, cogénération etc. Puis une fois sur place je passerai le début de mon stage à vadrouiller pour identifier les besoins selon les régions et les villages. Ici une pompe à eau pour le puits, là de la lumière pour l'école, là-bas de quoi recharger des téléphones et ainsi de suite. Pour ensuite proposer des solutions techniques répondant aux besoins.

     Mais tout ceci n'est que théorie, on verra bien ce qu'il en sera sur place...

Le visa tant attendu
    Ainsi, après presque 4 mois de démarches administratives pour régulariser ma situation auprès de la sécu, obtenir les bonnes signatures sur la convention de stage, recevoir les différentes attestations de rapatriement, négocier le visa, acheter les billets d'avion, se faire piquer 3 fois chaque bras pour les vaccins, mais aussi passer des heures à lire des docs sur le Bangladesh et Friendship (www.friendship-bd.org) et j'en passe et des meilleures, me voilà aussi prête que possible pour le grand départ!

    Pour ça, rendez-vous le vendredi 25 mars à 14h30 à Charles de Gaulle pour un décollage pour Dubaï avec escale de 3h puis arrivée à 8h heure locale (il y a 5h de décalage horaire en hiver et 4h en été - et non pas 6h comme je l'avais mis précédemment - ) à Dhaka où normalement Sujon ou Zafar viendront me chercher pour m'emmener je ne sais pas trop où.

    A oui, j'oubliais presque : le 26 mars est un jours férié au Bangladesh, c'est le jour de la déclaration d'indépendance par rapport au Pakistan (en 1971), je suis très curieuse de voir ça...