vendredi 24 juin 2011

MOUAHAHAHAHAAAA

Hello!!

Un tout petit message pour vous dire qu'aujourd'hui c'est le grand jour : je m'envole pour le Népal! Mon programme : aujourd'hui trouver une agence de trek, choisir un trek de 9 jours et demi, louer des chaussures, acheter un duvet, un pull et des chaussettes et demain je pars dans la montagne pour n'en redescendre que 3h avant mon vol de retour.


Je n'emmène pas mon ordi et je ne pense pas avoir accès à internet avant de rentrer à Dhaka (le pied). Je vous souhaite donc une bonne quinzaine et à la prochaine!

Je débranche

mardi 21 juin 2011

Chars et compagnie

Hello!

   Première nouvelle : hortal n'a pas duré et j'ai pu aller à Kurigram, dans les chars concernées par le projet pilote. Le but de cette session était de collecter les données auprès des potentiels utilisateurs de nos réseaux pour à la fois ajuster la solution technique qu'on va mettre en œuvre mais aussi pour mesurer certains indicateurs sociaux et les comparer avec les mesures que nous ferons tout au long du projet pilote. Cela devrait nous permettre de voir si les gens se couchent plus tard, s'il changent leurs habitudes alimentaires parce qu'ils ont accès à un frigo, s'ils se sentent plus en sécurité etc.
   La mission ne commençait pas très bien: les étudiants sont arrivés plus d'1h30 en retard le premier jour. Je les ais attrapés... Il y avait un vrai enjeux à ce qu'ils fassent les choses sérieusement car je ne pouvais pas rester toute la durée de la collecte sur le terrain, je devais donc m'assurer qu'ils pouvaient être autonomes. Après des débuts difficiles les choses se sont très nettement améliorées et ils se sont investis de manière très sérieuse et sympa dans le projet. Comme d'habitude, chaque passage dans les chars amène son lot de surprises et de découvertes. Dernières en date: lors d'une interview que j'observais, l'étudiant demande son prénom à la femme interviewé. Elle lui répond "Mohila". Mohila veux dire "Femme" en Bangla. Cette femme n'a pas de prénom. Heureusement ce n'est pas toujours le cas mais certaines femmes ne sont pas considérées - et encore pire : ne se considèrent pas - comme des êtres humains. Autre chose, à un moment je discutais avec un groupe d'hommes et de femmes sans interprète. J'adore ces moments où il n'y a personne d'autre que moi, les villageois sont vraiment plus détendus et ils ont plus envie de me parler directement. Bref, après les questions d'usages, cad pays d'origine, mariée / pas mariée et qu'est-ce que je pense du Bangladesh nous avons parlé de mes habits. Je portais un Sarwal Kamiz on ne peut plus classique. Les hommes m'ont expliqué qu'ils n'aimaient pas du tout lorsque des étrangères venaient avec des habits d'occidentales parce que "ça fait tourner la tête de leur femme". A ce moment précis mon acolyte habituel des chars est arrivé et lorsque les habitants lui ont expliqué notre sujet de conversation il a cru que je n'avais pas compris et m'a traduit " Personne parmi les villageois n'aime les habits des occidentales". Lorsque j'ai émis un doute il m'a coupé et m'a affirmé que même les femmes n'aiment pas ça. Un peu confuse j'ai ensuite demandé en aparté aux femmes ce qu'elles en pensaient vraiment et elle m'ont chuchoté que si, elles aiment les habits des occidentales mais elles n'ont pas le droit de les aimer à cause de leur mari. Pour ce genre de choses, c'est vraiment trop cool de commencer à me débrouiller en Bangla. Le mois prochain je commence l'écriture! Elle est très belle (mais pour l'instant je n'ai absolument aucune idée de ce que ça veut dire) :
    Mais revenons à nos moutons : ce séjour m'a demandé une énergie folle parce que vraiment ils ne sont pas autonomes mais ça en vaut définitivement la peine. Je vous raconterai les résultats après le Népal.

   Pendant que j'étais dans les chars, il y a eu des élections locales.Donc déjà il y a des affiches partout. Elles se ressemblent toutes, avec une photo en gros de la personne (homme ou femme!) et un symbole. Le symbole, une télé, un ananas, une machine à coudre, des fleurs etc. permet aux analphabètes de pouvoir voter pour la personne de leur choix : ils n'ont qu'à sélectionner le bon dessin. Shihab était étonné de savoir que chez nous il n'y a que des noms sur les bulletins de vote, une fois de plus je n'ai pas eu le courage de lui dire que le nombre d'analphabète en France est tellement faible que nous n'avons pas besoin d'un système de ce genre (peut-être devrions-nous? Est-ce de la discrimination? Je ne connais pas les chiffres)... Ici aussi il y a la règle du "pas d'acte de campagne pendant les 24h qui précèdent les élections" mais nous avons croisé des candidats la veille, alors j'ai des doutes sur le respect de cette règle, et ce n'est pas mon seul doute.

   Le retour a Dhaka a été chaotique, nous avons mis 4h de plus que prévu en bus à cause d'un accident sur l'unique voie de circulation, puis nous nous sommes embourbés dans la gadoue, puis nous sommes tombés en panne dans une poule verte qui nous emmenait de la station de bus à chez moi, le tout, sous une pluie torrentielle - de mousson quoi - donc résultats des courses : 5h de sommeil, arrivée à 12h au lieu de 5h30 et j'ai raté le brunch de départ d'Emma au Radison... Parce que oui, Emma est partie! Ça fait bizarre, on est tout perdus avec Viky parce que "Emma knows everything" et que c'était vraiment sympa de vivre avec elle. Mais en même temps elle avait très envie de partir vivre en Israël alors je suis contente pour elle que ça ait été possible.

   Comme après chaque voyage dans les chars, quelques photos :
https://picasaweb.google.com/MarieDollly/UnPeuDeToutMaisSurtoutDesChars?authkey=Gv1sRgCMaD38LUoLf8ZQ&feat=email

   Sinon après 7 jours de combats entre les squatters de mon estomac et les renforts de médocs et pas d'amélioration définitive, je me suis décidée à aller voir LE médecin de Dhaka. Bon ben ça casse pas 3 pattes à un canard. Il m'a reçue debout 2min30 dans son cabinet, il n'a pas écouté tous les symptômes, m'a demandé 4 fois si j'avais de la diarhée (en 2min30 quand même) alors que la réponse est restée négative les 4 fois et a fini par me demander de faire une analyse de sang. J'ai eu les résultats et tout est normal. Je suis maintenant sensée lui donner un échantillon de selles mais d'une part je ne me réjouie pas à l'idée de faire caca dans un petit pot, aussi joli soit-il (=> rouge), et d'autre part je n'ai absolument pas confiance en son diagnostic. Donc je vais laisser trainer un peu on verra bien. Une médecin de Friendship (celle dont je partageais la cabine quand je dormais dans le bateau hôpital) m'a donné un sirop à prendre, je vais essayer. Ce n'est peut-être qu'un truc lié à la chaleur et ça passera quand je serai au Népal donc je ne vais pas me prendre la tête maintenant.

   Mis à part ça, j'ai trouvé un cours de pilates (sorte de gym complémentaire de la danse classique) qui est pas mal du tout : on se retrouve à 30 dans une salle ni climatisée ni ventilée pour faire des mouvements sur un bout de tapis. Ça fait rêver n'est-ce pas?! Il n'empêche que ça me fait un bien fou de me dépenser, on fait travailler tous les muscles pendant une heure, ça détend et c'est tout près de chez moi. J'apprécie! A partir de septembre je pense que je vais essayer de trouver un cours de danse indienne. S'il y a bien un endroit où je peux faire ça de manière pratique c'est ici...

   Sur ce, plus que 3 jours avant le départ au Népal, je vais peut-être essayer de me réserver un hôtel...

lundi 13 juin 2011

Du nouveau sous les tropiques ?

   Hey!

   Quoi de neuf par chez vous?

(je n'ai pas les pieds très propres, c'est vrai)
    Si les insectes étaient un genre de pokémon ou de carte magic on peut dire que ceux que je rencontre maintenant sont définitivement plus puissants qu'au début. Dernières avancées : après le delapoca vivant et le delapoca vivant dans les cheveux pour se réveiller, j'ai croisé la route d'un de leur copain non identifié mais qui a assurément marqué son passage. je vous laisse constater les dégâts :

    Au début ça gratte un peu mais ensuite c'est juste gênant. Puis me voilà passée aux choses sérieuses :
Dans la cour des grands
 Cette charmante petite bête qui faisait la taille de ma main a donné lieu à une des chasses les plus marrantes de l'histoire :
   La vidéo est malheureusement en anglais, la langue officielle de l'appartement, et je ne sais pas mettre de sous-titres, mais vous pouvez entendre Viky et Emma, mes colocataires, débattre sur la stratégie à suivre pour faire fuir cette charmante petite bête. Toute la difficulté étant de la faire sortir de l'appartement sans pour autant lui faire de mal (l'aider à "sauter" du plafond rentre dans cette catégorie) car Emma est végétarienne depuis l'age de treize an car elle n'aime pas la manière dont les animaux sont tués. Ce qui nous a compliqué un peu la tâche mais au final c'est elle qui a tenu le balais.

   Et tant qu'on y est je vais vous donner quelques news de mes hôtes, ie les bestioles qui vivent dans mon estomac. Hé bien figurez-vous que mis à part le fait que j'ai envie de vomir presque tout le temps ça va beaucoup mieux! Mon ventre ressemble de moins en moins à celui d'une femme enceinte (en deux jours j'ai perdu deux mois de grossesse, j'en suis donc à 4 mois) ce qui me fait penser qu'écouter les conseils d'Emma est la bonne stratégie. J'ai quand même été faire un tour sur internet pour voir ce qu'il était dit et ce n'était pas une bonne idée. C'est fou le nombre de parasites qui peuvent vivre à l'intérieur de notre corps. A la fin j'étais encore plus perdue qu'avant de regarder et lorsque je suis tombée sur des histoires de bestioles horribles qui finissent invariablement par donner la mort dans d'atroces souffrances j'ai arrêté et je me suis dit que j'ai bien de la chance de n'avoir que de gentils petits amibes qui veulent juste un peu de sang. Mais comme quand même s'ils pouvaient arrêter ce serait bien, je me suis mise à prendre les médocs.

   Sur un autre sujet, c'est un poil tendu au Bangladesh en ce moment. Le parti d'opposition (BNP) a fait appel à la grève dimanche dernier (le dimanche ici est l'équivalent du lundi en France) et de nouveau ce dimanche. Ici on appelle la grève "Hortal". Cette fois-ci, hortal est prévu non seulement dimanche mais aussi lundi. Dimanche dernier, "seulement" 11 bus on été brûlés. Je vous rassure tout de suite, dans le quartier où je vis et même dans les quartiers environnants je ne risque absolument rien. Je vous rappelle que Dhaka compte 12 millions d'habitants donc il y peut y avoir des évènement très violents qui ne sont même pas perceptibles de là où je vis autrement que par le nombre étonnamment faible de voitures dans les rues. En effet, les gens qui habitent loin ne veulent pas traverser les zones à risque (et ils ont raison!) pour venir au boulot. Ca donne une ambiance un peu spéciale. Le bruit court qu'hortal va être reconduit pendant 5 jours. Certains expats évoquent la dernière fois où il y a eu 3 mois d'immobilisation du pays. Je n'ai aucune idée de la probabilité que cela se reproduise. Ce que je sais c'est que tout le monde, étrangers et locaux, s'accordent pour dire que l'opposition ne vaut pas mieux que le parti au pouvoir. Ce n'est pas pour rien que le Bangladesh a été élu le pays le plus corrompu du monde il y a quelques années de ça.

   Comme je vous le disais, globalement ça ne change rien à ma vie bangladeshie mais si ça dure, je vais peut-être devoir repousser mon travail sur le terrain. Et oui, je suis sensée partir mercredi pour 3 jours dans les chars pour former l'équipe de recherche et initier la collecte des données pour le projet, autant d'un point de vue technique que sociologique. Donc je ne sais pas si ce voyage va avoir lieu, et je sais encore moins le résultat que je vais obtenir même si les choses se passent comme prévus. Ce n'est pas triste les rebondissements en tout cas...

   Mis à part ça, ma carte bleue s'est mise à l'ère du temps et elle fait hortal elle aussi. Les machines me disent toutes que je n'ai plus un rond sur mon compte, ce qui est un poil inquiétant. Mais lorsque je suis allée vérifier sur internet, j'ai encore mes sous. Emma me dit qu'il est possible que la banque ait bloqué ma carte car elle trouve ça bizarre que plusieurs retraits soient effectués depuis l'étranger. Venant de ma banque ça ne m'étonnerais pas qu'ils soient aussi stupides mais c'est quand même pas très pratique. J'ai 5€ jusqu'à mardi. De quoi est-ce que je me plains, même ça c'est plus du triple que la moitié de la population. C'est pas toujours simple de jongler avec cet aspect là de la vie au Bangladesh. Le fait de voir un contraste de mode de vie absolument dingue. Je suis loin du mode de vie des expats qui ont un chauffeur, 2 cuisiniers, 3 femmes de ménage et un appart immense et à des années lumière des gens qui vivent dans la rue. Même sans être aussi extrême que ça, je suis très loin du mode de vie du gars qui prépare le thé au boulot, ou de Habib qui s'occupe de la guest house. Ce dernier, après 10 ans de bons et loyaux services pour Friendship, est payé 8300 Taka par mois soit à peine plus de 85€ / mois pour nourrir ses 3 filles, sa femme, ses parents et son frère. Rien à voir avec chez nous n'est-ce pas? Et pourtant. Même avec cette infranchissable barrière de mode de vie, je m'entends très bien avec Habib, je rigole franchement avec les vendeurs du marché quand j'essaie de leur expliquer que je cherche des betteraves, j'échange des sourires plus que lumineux avec les femmes qui transportent des briques sur leur tête toute la journée. Je n'ai pas d'explication ou de justification. Tout n'est pas rose, je me fait aussi insulter (même si je ne comprends pas ce qu'il disent, quelques fois on n'a pas besoin de comprendre les mots), ou je croise des regards noirs, je déprime aussi, en voyant des enfants de 3-4 ans laver des voitures au feu rouge pour essayer de gagner quelques Taka. Mais tout ça n'est pas que douleur et lutte. Quand Habib me dit "je suis très pauvre mais très heureux" en anglais approximatif, ses yeux et son sourire me racontent qu'il l'est vraiment. La vie n'est pas simple. Pour l'instant et pour simplifier, je ne vois pas d'autre terme pour décrire ce sentiment. "Pas simple".

   Ce soir je suis allée boire un verre avec des expats. Je me suis aperçue que la majorité d'entre eux vivent dans une bulle englobant leur appart, leur voiture, leur bureau, les clubs occidentaux et c'est tout. Même ceux qui travaillent dans des ONG. Je trouve ça un peu dommage, il y a tellement de trucs chouettes à essayer... A chacun de trouver son équilibre entre la vie à la Bangadeshie et la vie à l'occidentale au Bangladesh. Heureusement que Emma n'est pas comme ça. Il y a plein de sujets sur lesquels on n'est pas d'accord mais s'il y a bien un point où on se retrouve c'est sur notre vision du Bangladesh en tant qu'occidentales.

   Bon, assez de sujets de débats pour ce soir, notez vos arguments et on en reparle quand je rentre!

mardi 7 juin 2011

Manger avec les mains c'est sain et enfantin

Bonjour à tous!

   Chose promise chose due : petit cours pour manger efficacement et aussi proprement que possible avec les mains. Tout d'abord et par mesure de sécurité, retenez qu'il ne faut jamais essayer de manger quelque chose de trop chaud avec les mains. Même si vous avez trèèès faim. Parce que ce n'est pas comme la soupe qui brûle la langue et vous embête pendant 2 jours quand vous essayez de boire votre café matinal. Non. C'est le bout de tous vos doigts de la main avec laquelle vous faites tout (si vous êtes droitiers) qui est douloureux, quand vous tournez une page, tapez à l'ordi ou remettez votre foulard correctement sur l'épaule. Croyez-en mon expérience pénible, ça ne vaut pas le coup d'essayer. Cela étant dit, il y a 3 étapes (4 pour les débutants et les pas doués) pour manger à la Bangla style:
           1. Touiller avec entrain son riz et son carry pour obtenir une mixture humide. Attention, le carry est servi dans un bol séparé du riz. Il consiste en un petit - tout petit - bout de solide (poisson, poulet ou plus rarement légumes ou oeuf) qui nage dans un liquide plus ou moins rouge. La quantité de liquide que vous versez dans le riz avec le solide détermine non seulement le degré d'humidité du mélange mais également l'épicéticité du plat que vous allez manger. Petite mise en garde cependant, la couleur n'est pas un bon repère pour savoir si le carry va arracher ou pas. C'est l'étape stratégique, l'anticipation.
           2. Vous attaquez ensuite l'étape de la concentration. Faire une boulette de riz avec le bout des doigt puis par un savant mouvement de rotation de la main, positionner la boulette dans la cuillère humaine (avec votre main droite, faire la forme d'une cuillère paume de la main vers le ciel, le bout du pouce à la base du majeur et le petit doigt au-dessus de l'annulaire).
           3. Par une subtile et gracieuse pouchette du pouce, enfourner la boulette dans la bouche. Un petit conseil de sioux, au début on essaye de ne pas mettre les doigts dans la bouche pour ne pas avoir à les sucer, mais c'est là qu'est l'erreur parce qu'on perd alors contact avec la boulette et il devient impossible de la guider jusqu'à la bouche. Le mot d'ordre est donc de mettre la boulette ET les doigts dans la bouche. C'est l'étape délicate, celle qui sépare les habitués des débutants. Parce que si le mélange n'a pas été dosé correctement, ou si la pouchette n'est pas rectiligne la punition est immédiate : un filet de jus rouge sur le menton avec quelques grains de riz collés dans le meilleur des cas ou, pire, une boulette et sa sauce indélébile sur les genoux.
           4. Ce qui nous emmène donc à l'étape que je qualifierai du sauvetage disgracieux. Celle où vous devez vous servir de la main gauche pour tenter tant bien que mal de réparer les dégâts le plus discrètement possible, sous le regard réprobateur / amusé des spectateurs. Je parle de spectateurs car il ne faut pas vous leurrer, en tant que bideshi (=étranger) on vous observe à la loupe - je ne compte pas les fois où j'ai été filmée/prise en photo en train de manger dans un petit bouiboui -.

   Héhé, j'aime vraiment bien manger avec les mains. Bien sûr, quand je me retrouve au resto avec des gens civilisés et que je dois manger avec des couverts je trouve ça beaucoup plus distingué mais quand même, je ne peux pas m'empêcher de préférer la bouffe active. Mais il faut que je reconnaisse une limite de ce mode de nutrition, il est difficile de manger des aliments gros et/ou longs. Les pâtes par exemple c'est pas simple.

   Voilà! Je compte sur vous pour pratiquer et me montrer quand je reviens. Une petite chose encore, les Bangladeshis sont globalement très fiers de leur pays et trouvent des raisons pour expliquer pourquoi la manière dont ils font les choses est mieux qu'à l'étranger. C'est donc en discutant avec un tenancier de restaurant que j'ai appris que manger avec les mains est beaucoup plus hygiénique que de manger avec des couverts car "tes mains tu les laves avant de manger, donc tu es sûr qu'elles sont propres, alors qu'une fourchette... Qui sait où elle a trainé avant d’atterrir entre tes doigts?" C'est pas faux. Mais je n'ai pas eu le courage de lui dire que chez nous on est sûrs que la fourchette est propre...

   Ça n'a absolument rien à voir mais je voulais vous en parler : dans exactement 17 jours (le 24 juin donc) je pars pour 10 jours... au NEPAL!! Mouahaha, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles et je ne suis pas prête de m'en défaire. Même le fait de savoir qu'il va pleuvoir tout le temps, que je ne verrais probablement pas les sommets et qu'il y a pleins de sangsues n’entame pas le moins du monde ma joie primaire à la perspective de voir du relief et de la vraie nature sauvage. Ça c'est aussi un point très chouette d'habiter au Bangladesh. je sens que je vais me faire des petites virées au Sri Lanka, en Inde, en Thaïlande, en Mongolie aussi peut-être? J'ai pas fini d'aller me balader.

   Bon sinon je suis un poil malade, à priori il y a des petite bêtes qui vivent dans mon estomac (des amibes). Les symptômes sont plutôt sympa : quand je mange, même juste un peu, j'ai la nausée, puis j'ai le ventre qui gonfle comme si j'étais enceinte de 6 mois (sans rire). Ça dure 3-4 heures, puis j'ai de nouveau faim et dès que je mange ça recommence. On m'a conseillé deux trucs : de prendre des antibio ou alors de prendre deux types d'anti amibiques, un qui les tues dans l'intestin et l'autre dans l'estomac. Je ne sais pas trop. Pourquoi ne pas aller chez le docteur me direz-vous? C'est une question pertinente. Mais vu les échos que j'ai eu, le docteur ne fait pas d'analyses et donne l'un ou l'autre médicament un peu au pif (du moins c'est la rumeur). Alors pourquoi dépenser des sous pour en venir au même résultat? Je ne sais pas... Ma colloc', Emma, m'a dit qu'elle est restée 4 mois avec des symptômes très similaires alors ma vie n'est pas en danger. Je n'ai pas très envie de prendre des médicaments au pif. On verra bien. En tout cas pour l'instant ça ne m’empêche pas de vivre tranquilou et qui sait, je perdrai peut-être un ou deux kilos dans l'affaire. Positivons que diable!

   Sur ces bonnes paroles j'espère que je ne vous ais pas coupé l'appétit et je vous dit à bientôt!

jeudi 2 juin 2011

J'ai une maison !

Salut la compagnie!

   Bonne nouvelle du soir, bonsoir : j'ai une VRAIE maison! Ce matin, Sigrun est partie... Pour fêter ça dignement nous sommes allées (Sigrun Emma et moi) petit déjeuner dans un très grand hotel avec pleins d'étoiles (Radison Hotel, je ne sais pas si c'est une chaine) et c'était divin...! Et ce soir en rentrant du boulot : déménagement. Je suis donc passée du canapé du salon à une vraie chambre juste pour moi. Le canapé était tout à fait confortable mais ce matin je me suis réveillée vers 6h à cause d'un bruit un peu bizarre de suçon, j'avais un delapoca - vivant bien entendu - dans les cheveux! Oui, le gros insecte que j'avais eu tant de mal à tuer la première fois que je l'avais vu. C'est vous dire si j'ai passé des niveaux en résistance aux insectes. Je n'ai même pas paniqué; mais je l'ai enlevé rapidement quand même. Bref, je suis maintenant dans ma nouvelle chambre, que j'ai ré-arrangée avec une commode en plus qui vient de la chambre de Viky. Ce dernier a une théorie assez sympa, il garde toutes ses affaires dans sa valise pendant tout le temps où il est là comme ça lorsqu'il s'en va, il n'a pas à la faire, tout est déjà prêt. C'est pas mal mais ça ne marche que si le volume d'affaires ne change pas, vous l'aurez compris, pour moi c'est rappé (comment ça s'écrit?). J'ai aussi une salle de bain juste pour moi, avec un mélangeur pour le robinet du lavabo, même s'il n'y a jamais d'eau chaude, et ni bac de douche ni rideau. Je pense que je vais me mettre à la mode Bangladeshie, c'est à dire que pour se doucher il faut d'abord remplir un grand baquet d'eau puis se le renverser progressivement dessus avec un pot. C'est non seulement plus "actif" et marrant mais en plus ça économise de l'eau, parce que c'est plus galère. Il ne me reste qu'un dernier trajet à faire de la guest house vers la maison, accrocher des trucs sympa aux murs et le déménagement sera terminé!

   Sans transition je me permet d'attirer votre attention sur le fait que depuis quelques temps j'ai mis un onglet "suivre par mail" en haut à droite du blog. Si vous entrez votre adresse mail là-dedans, normalement vous êtes informé à chaque fois qu'un nouveau message est posté. Je ne sais pas si ça intéresse certains d'entre vous... D'autre part, j'aimerais faire un petit sondage parmi vous pour connaitre votre opinion sur le fait que je me fasse faire un piercing au nez (je vois ta tête d'ici Papa) (et ça me fait bien rigoler!). Parce que je me pose sérieusement la question. Là aussi libre à vous de participer ou non, c'est anonyme, gratuit et sans engagement! Vous avez jusqu'au 12 juin minuit pour donner votre avis.

   J'avais aussi noté deux ou trois trucs à vous raconter : une de mes collègues qui travaille pour la partie recherche de Friendship m'a fait part d'une réflexion que j'ai trouvé intéressante. Elle a travaillé un an en Angleterre et est restée émerveillée par le fait que tout le monde lit tout le temps et partout. Dans le bus, dans le métro, sur les bancs, dans les restos... Pour elle c'est une vraie preuve du fait que les gens sont tous très cultivés et éduqués. C'est une réalité au Bangladesh, pour peu qu'on prenne des rickshaws, des bus publics et discute avec des cuisiniers, on se rend compte qu'une partie non négligeable et tout à fait accessible de la population ne sait ni lire ni écrire. C'est quelque chose de non imaginable en Europe. Elle est aussi restée charmée par le fait qu'absolument tout est écrit : le mode d'emploi du lave vaisselle, la manière de lire un plan de métro, la règle du jeu, la recette de cuisine. Ce qui la choque c'est qu'on n'a jamais besoin de demander à quelqu'un! C'est elle qui m'a fait réaliser à quel point ici on ne peut rien faire sans demander à d'autres gens, des expats, des collègues, des gens dans la rue... Un autre aspect qui l'a profondément marqué c'est la liberté qu'elle a ressenti. Liberté par rapport à la communauté. Selon elle les européens font ce qu'ils veulent sans que leurs voisins ne leur casse les pieds ou que les cousins rappliquent. C'est vrai que ce n'est pas la même chose ici! Une autre collègue, la trentaine, mariée et faisant partie de la haute société Bangladaise m'a demandé si mes parents savaient que je mange avec les mains et s'ils m'autorisaient à le faire. C'est dire! Il faut quand même que je précise qu'elle a beaucoup aimé sa liberté en Angleterre et que le retour chez ses parents a été difficile (elle habite encore chez ses parents - à 33 ans - car elle n'est pas mariée) mais elle trouve quand même que les occidentaux ne font pas assez attention à la famille. C'est un éternel débat ici, les Bangladeshis ne comprennent pas du tout le concept de maison de retraite...

   Récemment j'ai crevé en vélo juste en arrivant à l'école de bangla. Après le cours j'ai donc demandé comment fallait-il que je m'y prenne pour réparer à celui qui s'occupe du thé (il est en vélo lui aussi). Il m'a très gentiment guidée à un croisement de rues où un autre gars m'a fait une rustine de fortune, c'est à dire qu'il a collé un morceau d'une autre chambre à air avec une colle qu'il étalait à la main. Mais il m'a prévenue que ça ne durerai pas très longtemps et qu'il allait falloir que je change le pneu (très très usé et tout percé) ainsi que la chambre à air. J'ai quand même pu rentrer au boulot pour l'après midi. En sortant, je suis allée voir un autre spot de réparation de vélo - on les repère aux chambres à air qui pendent des câbles électriques - qui était sur ma route. Le gars a tout de suite compris (mon Bangla s'améliore!) et il m'a dit de laisser mon vélo et de revenir le lendemain. C'est étonnant parce que plusieurs expats m'ont dit que je n'allais jamais revoir mon vélo et moi j'étais sûre que si. Et effectivement, le lendemain mon vélo était tout beau tout propre avec un pneu neuf!

   J'ai d'autres trucs à dire mais il se fait tard... Je vous souhaite une très bonne nuit et à très bientôt pour que je vous explique comment manger avec les mains efficacement et (relativement) proprement...